Correspondance de l'abbé Perrot en 1943

On sait qu'on a donné le nom de "Milice Perrot" à une formation militaire composée de jeunes Bretons enrôlés en 1943-1944 sous le commandement de Célestin Lainé, et intégrée dans l'armée allemande. C'est bien à tort que le nom de l'abbé Perrot a été accolé à cette milice. Jamais il ne l'aurait approuvée et nous possédons un témoignage irrécusable.

Il n'était pas pour la guerre. C'était un pacifique. Pour lui, la vérité et le droit devaient l'emporter un jour sur l'erreur et l'injustice sans employer les moyens violents. On a donc fait tort à son nom sous prétexte de le venger. On ne venge pas un homme en répandant le sang ; encore moins d'un prêtre.

Lettre de l'abbé Perrot en réponse à une dame de Lamneur qui lui demandait des renseignements sur le Mouvement National Breton et si l'on pouvait pactiser avec les Allemands.

Chanoine Henri Poisson . "L'Abbé Jean-Marie Perrot" Edition Plihon (1955).

 

"J'ai l'honneur de vous faire savoir que le P.N.B, dirigé par M. Delaporte, est un parti qui n'a été et ne peut être, tant qu'il se maintiendra dans la voie qu'il suit maintenant, condamné par l'autorité ecclésiastique.

Il n'en est pas de même de certains autres groupements bretons tels que le groupement dit "Service Spécial", dirigé par M. Célestin Lainé, de Ploudalmézeau, qui est nettement néo-païen et le groupement Nemeton qui rêve de susciter la religion druidique.

Ces groupements sont à fuir comme la peste. Vous me demandez ensuite s'il est permis de sympathiser avec les Allemands. Cela va sans dire puisque notre religion nous ordonne d'aimer même nos ennemis (le cardinal Baudrillard, qui était une autorité, prêchait la collaboration avec l'Allemagne).

Néanmoins, il ne faut pas oublier qu'il y a Allemands et Allemands et que les Nazis sont des néo-païens dont il faut rejeter les doctrines parce que destructives de tout l'ordre chrétien..."

Scrignac le 29.09.1943

Chanoine Henri Poisson. "L'Abbé Jean-Marie Perrot" Edition Plihon (1955)

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