RENE-JEAN DE BOTHEREL

René- Jean, comte de Botherel, épousa le 23 janvier 1767 Anne-Charlotte de Saint-Genys qui lui donna une fille et cinq fils.
A la fin de 1790 il émigre à Jersey où il assure la correspondance entre les Chouans et la Grande Armée Catholique et Royale, d'une part, et le comte de Provence et le comte d'Artois, d'autre part, qui se trouvent à Londres. En I791, il sert d'intermédiaire entre les princes et le marquis de la Rouërie; il est chargé de se procurer des armes, des cartouches, de la poudre pour la contre-révolution et il s'entend avec un capitaine de navire pour transporter en Bretagne, à un endroit convenu de la côte, 1000 fusils envoyés à Jersey par M. de Calonne, ainsi qu'une partie des effets et munitions qu'il s'était procurés. Sur le point de partir rejoindre la Rouërie le navire et la cargaison sont arrêtés, de l'ordre du lieutenant-gouverneur de l'île. Armes et munitions sont mises au château Elisabeth! Les plaintes de M. de Botherel ne sont pas écoutées et il part pour Londres demander main-levée; il l'obtient, mais il n'est plus temps, le moment favorable est passé.
Malgré cette déconvenue il entretient une correspondance avec le marquis de la Rouërie autant que les occasions le permettent. A Jersey il accueille les émigrés qui se présentent et, conjointement avec l'évêque de Léon, Mgr de La Marche, il se dépense pour leur obtenir du gouverneur anglais le secours nécessité par la détresse de beaucoup, sinon de tous.
Il prend part au débarquement de Quiberon, le 25 juin 1795 (7 messidor an II), avec son fils Henri-François, né en 1777; fait prisonnier, ce dernier est fusillé le 25 août. Le comte de Botherel peut s'échapper et rentrer à Londres où il mourut le 6 août 1805, assisté de ses autres enfants, notamment de son fils aîné, Victor-Charles, qui était le dernier conseiller reçu au Parlement de Bretagne où il avait pris rang, avec dispense d'âge, le 3 mars 1788.

Extrait de "Les dessous de l'union de la Bretagne à la France" de Michel de Mauny