ANDRE DEGOUL (1870-1946)

André, Pierre Dégoul naquit à Lorient le 12 février 1870 et enseigna la mathématique dans cette ville. Mais cette profession ne l’empêcha pas de se passionner pour les Lettres. En 1882 il fit paraître à Lorient une plaquette de vers, " Chaîne fleurie ", et, en, 1893, il fut chargé de la chronique théâtrale du Nouvelliste du Morbihan. Deux ans plus tard, avec son épouse Madeleine DESROSEAUX, il créa le Clocher Breton, publication qu’il dirigea sous le nom de René ou Renan Saïb, jusqu’en 1915.

Dès lors Degoul se lança à fond dans le mouvement régionaliste naissant. Il se battit pour conserver le menhir de Locmariaquer en Bretagne, participa à la création de l’U.R.B à Morlaix en 1898 et fut élu secrétaire de la section littérature. Avec sa revue il s’efforça de créer des liens d’amitié avec les Pays celtes d’outre-manche et, en juillet 1899, il fut invité au Congrès Panceltique de Cardiff au Pays de Galles. A son grand regret il ne put effectuer le déplacement mais il se consola en invitant le mois suivant les délégués gallois à son domicile lorientais. André Degoul entreprit alors une série de conférences ayant la Bretagne pour thème et fit notamment éditer celle, donnée le 1er février 1901 à la société de géographie de Lorient, intitulée " La Bretagne et les pays celtiques ". C’est peut-être cette bonne parole répandue qui lui valut le nom d’An Hader (le semeur) lors de son entrée au Collège des Bardes. Grand admirateur de Brizeux, il fut président du Comité des fêtes organisées pour le centenaire de la naissance du grand poète de Lorient.

En 1911, lors de l’affaire de St-Renan, il suivit les dissidents, adhéra à la F.R.B et fut nommé secrétaire de la commission " littérature bretonne de langue française ".

La guerre de 1914-18 terminée, on n’entendit plus guère parler d’André Degoul qui, cependant, suivit toujours de très près les manifestations bretonnes. Il fut nommé, en 1933, Conservateur de la Bibliothèque municipale de Lorient et, l’année suivante, reçut la médaille d’argent de la prévoyance sociale en qualité d ’administrateur de la Caisse d’épargne de cette ville. Il était en outre le Président de la section lorientaise des Hospitaliers Sauveteurs Bretons.

Après la mort de Madeleine Desroseaux, en 1939, il se retira chez un de ses fils à Luçon et, pieusement, publia en 1943-44, sous le titre " Sur les chemins de Bretagne ", les meilleures pièces de l’oeuvre poétique de son épouse.

André Degoul mourut à Luçon le 7 septembre 1946. Il avait 76 ans.

Extrai de "Un siècle de journalisme Breton" par Lucien Raoul. Editions Le Signor