Les précisions de Morvan Marchal sur le Gwenn ha Du

" Il convient d'abord de constater que les pavillons nationaux et locaux, ne cessent par voie de simplification de leurs motifs, de s'éloigner de la formule héraldique primitive, d'un dessin souvent complexe, qui leur a donné naissance. Il convient en effet, qu'un étendard destiné à être vu de loin, n'offre que des éléments simples de forme pour être lisibles. Ceci suffit à ne faire admettre qu'avec d'expresses réserves l'idée par ailleurs ingénieuse qui consisterait à agrémenter l'emblème blanc traditionnel d'une hermine noire passante. Outre qu'un tel drapeau est d'exécution malaisée, que la proportion à donner au sujet animal est bien difficile à déterminer, l'emploi d'un motif si purement héraldique constitue en matière de pavillon une parfaite régression.

Reste donc traditionnel. Il faut avouer qu'il prête à confusion avec le drapeau monarchiste français, blancs à fleurs de lys d'or. Cela est si vrai que l'Union Régionaliste Bretonne avait chargé son drapeau d'hermines d'une croix de Saint-André verte.

J'ai donc pensé et continue à croire, qu'en conservant au maximum les couleurs et les hermines primitives, l'on pouvait composer un drapeau breton d'esprit moderne. En voici la signification :

Au coin gauche du drapeau, neuf bandes égales alternativement noires et blanches, couleurs traditionnelles, lesquelles bandes représentatives les pays bretonnants : Léon, Trégor, Cornouaille, Vannetais ; les noires, les pays gallos : Rennais, Nantais, Dolois, Malouin, Penthièvre. Ce drapeau qui, je le répète, n'a jamais voulu être un drapeau politique, mais un emblème moderne de la Bretagne, me paraît constituer une synthèse, parfaitement acceptable de la tradition du drapeau d'hermines pleines et d'une figuration de la diversité bretonne. "

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Ronan Caerléon. Le rêve fou des soldats de Breiz Atao. Edition Nature et Bretagne. 1974